Le monde marque une pause avec le coronavirusAvec 3 milliards de personnes confinées, soit près de la moitié de la population mondiale, la planète est à l'arrêt.
Les prévisions quant à l’ampleur des conséquences économiques du Covid-19 demeurent incertaines. La divergence d’opinion des différentes institutions internationales est là pour en témoigner. Il semble néanmoins acquis que l’épidémie de coronavirus va provoquer une contraction de l’économie en 2020.
L’économie entre en récession
Si l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) espère toujours que la croissance mondiale atteigne +1,5% cette année, d’autres acteurs se montrent bien moins optimistes. La Commission européenne prédit un recul de -1%. Deutsche Bank et Morgan Stanley annoncent respectivement une baisse de la croissance de -3% et -5% en Europe. Le FMI table lui sur une crise plus sévère qu’en 2008.
L’incertitude est donc encore bien présente. De trop nombreuses interrogations demeurent au sujet de la durée du confinement qui déterminera inévitablement l’ampleur des dégâts.
Des marchés secoués
En attendant, les places financières mondiales ont perdu un tiers de leur valeur en seulement un mois.
Le point bas des marchés, s’il n’a pas déjà été atteint jeudi 12 mars dernier, devrait se situer avant le pic épidémiologique d’après Dorval AM.
La banque d’investissement américaine, Goldman Sachs, appelle néanmoins à la prudence ces prochaines semaines. Rassurés par la réponse politique, les marchés ont ignoré la première série de mauvaises statistiques. Les équipes de stratégie de la banque redoutent une tempête de mauvaises nouvelles sur le plan économique. Et notamment une vague de faillites d’entreprises.
Elles estiment que les indices pourraient connaître une nouvelle période de baisse allant jusqu’à -20% avant d’envisager un rebond durable.
Un soutien sans limite
Retenant la leçon de 2008, les Banques centrales ont rapidement annoncées des mesures de soutien illimitées, reprenant le fameux « whatever it takes » (tout ce qui est nécessaire) de l’ancien patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.
Toutes les mesures de soutien imaginables sont envisagées : baisses de taux, nouveaux programmes de rachats d’actifs. Et même distribution d’argent directement dans la poche des ménages dans le cadre du plan de relance de 2.000 milliards de dollars mis sur pied aux États-Unis.
La dette publique doit rester sous contrôle
Les différentes mesures de soutien envisagées ne seront pas sans conséquence sur la dette publique. En France, suite à la crise financière de 2008, la dette est déjà passée de 60% à 100% du PIB. Elle peut continuer de progresser (le Japon parvient à faire face à une dette approchant les 240%). Mais il faudra bien se poser la question de son remboursement.
Si possible par la croissance ou des hausses d’impôts. Plus certainement grâce à son financement par la Banque centrale, qui l’absorberait. Une arme qui n’a jamais été utilisée jusque-là à cause du risque d’inflation qu’elle implique.
Un espoir venu d’Asie
La pandémie de Covid-19 est en tout cas en train de bouleverser l’ordre mondial établi. En quelques semaines, le statut des différentes puissances a bien évolué. La Chine, qui a initialement sous-estimé l’importance de ce virus, semble avoir maîtrisé sa propagation. Au point d’apparaître aujourd’hui comme le pays fort, malgré des méthodes autoritaires.
Ainsi, même si les usines restent en-deçà de leur capacité de production, l’activité industrielle reprend peu à peu du service (voir graphique ci-contre). Une bonne dose d’espoir pour le reste du monde.
Désormais, la crainte majeure réside essentiellement dans la perspective d’une seconde vague de contamination.